A l’origine appelé Château du Vivier des Landes, le Château Golf des Sept Tours était un manoir muni de trois tours. Il s’est transformé et métamorphosé au fil des siècles, notamment au XIXème. Néanmoins, malgré plusieurs travaux de rénovation, il conserve les caractéristiques architecturales du Moyen Âge et de la Renaissance. Ces caractéristiques lui font appartenir au style architectural gothique du XIXème siècle.
Les textes anciens décrivent le Vivier des Landes comme « À foi et hommage simple, au devoir d’un cheval de service abonné à cents sols, à nuance de seigneur et de vassal et au devoir annuel au jour de Saint-Michel d’un chaperon à oiseau. ». Au XVème siècle, il était l’un des fiefs relevant de Château-la-Vallière. L’imposant escalier à large vis de pierre, donnant accès aux étages supérieurs témoigne de cette époque.
© Charlotte Defarges
En 1815, après la Révolution et les guerres de l’Empire, la France connaît un moment de répit pendant la Restauration. Le Château, lui, est en attente d’acheteur qui lui donnera une nouvelle vie. En 1834, Sir Thomas Stanhope Holland l’acquiert, en même temps que le Château de Vaujours. Ce dernier lui servit de carrière de pierres pour embellir le premier.
Sir Thomas, maître de forges anglais, s’était intéressé à la région car de nombreuses forges y étaient installées. En effet, elles sont mentionnées dès 1640 et sont alors toujours fonctionnelles. Il construisit donc les deux tours situées sur la face méridionale de Vivier des Landes, ainsi que le grand salon.
© Charlotte Defarges
La tour accueillant l’escalier du XVème siècle fut restaurée et terminée par une terrasse. Sur cette dernière, Sir Thomas fit construire une sorte de beffroi ajouré sur chaque face et couronné d’une balustrade. Il construisit également des écuries, un chenil et un bâtiment servant au brassage de la bière.
Carte postale c.1950, montrant quelques douves d’eau
Le Château fut, dans le passé, entouré de larges douves en eau, comme en témoignent les traces laissées sur la pierre, à sud et à l’est.
Vingt ans plus tard, en 1834, le Château est acquis par le comte de Cossé-Brissac. Il effectua la restauration de la chapelle, des écuries et de la brasserie.
L’acte de vente aux Cossé-Brissac mentionnait cinq tours au lieu de trois : « cinq tours construites en maçonnerie dont deux couvertes en verre, garnies de deux boules de cuivre doré, les trois autres coiffées d’ardoises dont l’une est un escalier en pierre. »
Article écrit par Jacques-Marie Rougé dans la Nouvelle République du 14 juin 1951
A cette époque, le Château se voit ajouter deux tours supplémentaires qui font de lui le bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui. Ces deux tours supplémentaires, au nord, furent décrites comme « toutes simples mais plus élancées, coiffées d’une poivrière ». Suite aux travaux, le chenil présentait une galerie ouverte par trois arcades en plein cintre et comporte également une boulangerie et des chambres. La brasserie, à son tour, est transformée en salon de musique, élément essentiel d’une demeure en vogue au milieu du XIXème siècle.
Le domaine fut finalement vendu par les Cossé-Brissac en 1852 à la famille Loysel et ses descendants gardèrent sa propriété jusqu’en 1939.
Aujourd’hui, en plus des emplacements des larges douves, une rainure verticale, au-dessus d’un linteau de porte creusé d’une accolade, témoigne des traces de l’histoire du Château. Cette rainure indique l’ancienne présence d’une poterne munie d’un pont-levis, servant à protéger les occupants du château.
Dans la pièce commune, une cheminée monumentale à linteau en pierre datant du XVème siècle est le point d’attraction principale de la pièce : ses jambages demi-cylindriques s’accompagnent d’une fine colonnette.
Rencontre avec Susie Ries, ancienne propriétaire du château de 1981 à 1988 :
« Mon mari et moi voulions, au départ, acheter un appartement à Paris afin d’y passer nos étés. Un courtier nous a montré plusieurs photos de diverses propriétés. Parmi elles, il y avait une photo du Château et nous sommes tombés amoureux ! Cela s’est passé en 1979. Il y a si longtemps ! Nous sommes allés en voiture au Val de Loire et nous y avons rencontré un autre courtier sur place. Je me souviens d’arriver au Château en voiture et de penser ‘J’ai rêvé de ce château. Je m’y voyais déjà avec mon piano.’ »
« Nous avons acheté le Château en 1981 et nous avons aménagé en France pendant le mois de novembre. Mon mari est arrivé au Château avant nous afin d’organiser notre arrivée, ce qui a été fait début décembre. »
« Mon mari a fait installer une pompe à chaleur, fort nécessaire ! Nous avons également fourni la cuisine avec deux lave-vaisselles et nous avons repeint plusieurs chambres ainsi que la salle à dîner. Mon mari n’avait pas le vertige et il est monté sur le toit plusieurs fois afin de vérifier que tout était aux normes !
D’ailleurs, j’avais peint du feu dans la cheminée de la cuisine, car elle ne marchait pas à l’époque. Juste pour m’amuser ! »
« Ici mes trois enfants ont vu le jour et ont grandi. Ils ont appris la langue française avec Sœur de La Taille avant d’aller à l’école.
A cette époque mon mari nous a acheté plusieurs flippers. Nous les avons installés dans la loge principale et nous y avons donné plusieurs fêtes avec les enfants.
En 1988 nous avons décidé de vendre le Château à un représentant d’une compagnie de golf. Nous avons vécu encore quelques années en France avant de rentrer en Californie. Aujourd’hui je vis dans l’Ohio.
Nous avons passé quelques-unes de nos plus belles années au Vivier des Landes et nous avons gardé de précieux souvenirs. »
En 1989, le domaine est converti en hôtel et renommé Château Golf des Sept Tours et il est inscrit au registre des Monuments Historiques quatre ans plus tard.
En 1991 le Château et le golf de 18 trous, s’étendant sur un domaine de 76 hectares, est pour la première fois ouvert au public.
Vingt-deux ans plus tard, en 2013, l’établissement est repris par le Groupe AVEC et est renommé en Château Golf des Sept Tours by Popinns.
Les anciennes écuries constituent aujourd’hui le bâtiment L’Orangerie, pouvant être utilisé dans l’organisation d’évènements d’entreprises.
Le salon de musique est quant à lui devenu “Le Pavillon de Chasse”. L’ancienne chapelle, elle, abrite le Club House et sa brasserie.
Aujourd’hui, l’entrée principale du Château se fait par une porte entre les deux tours médiévales, et cet accès mène au hall d’accueil. À cet endroit, l’ancien retable de la chapelle est dressé en comptoir dans le salon-bar où se trouvent des œuvres du peintre français Constant Troyon (1810-1865), telles que La Grande Chasse ou Le Retour du Troupeau.
© Charlotte Defarges
Les parties communes et les chambres sont meublées en styles Louis XV et Directoire, avec des draperies traditionnelles et des hauts plafonds.
© Charlotte Defarges
Aménagé dans une verrière ajoutée à l’une des façades du Château, un restaurant gastronomique disposant d’une salle-véranda climatisée ouvrant directement sur le golf : le Restaurant L’Orangerie.
© Charlotte Defarges
Les passionnés d’histoire, d’architecture et de golf tomberont sûrement amoureux de ce joyau. Entouré par une végétation riche où verdure et eau se mêlent, le parcours de golf représente un cadre idyllique pour les passionnés.
Le Golf, ouvert au public en 1993, a été pensé et dessiné par les architectes Olivier Dongradi et Peter Harradine. Il vous présente un magnifique parcours de 18 trous, par 72 de 6093 mètres. Les golfeurs confirmés seront challengés par quelques fairways étroits en forêt, par les obstacles d’eau bien placés et par des roughs denses. Cependant, son relief plat est très indulgent pour les joueurs débutants.
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